au revoir l'ennui, bonjour la vie ★ scarlett n. tanner

Vivre est une chose si difficile qui peut devenir facile avec le temps. Survivre est au contraire un moment horrible à vivre et qui ne s’atténue jamais avec le temps. Quand on a appris à survivre une fois, on survit durant toute sa vie.

Un rayon de soleil traversait les rideaux, tamisant la lumière dans toute la pièce. Un cri sortit de la douce pénombre qui subsistait, puis un deuxième. Une larme coulait lentement sur une joue, puis un ruissellement de larmes s’abattit. Un petit crépitement, des bruits de pas, et une porte qui s'ouvrit avec fracas. (...) Se frottant les yeux, Leanna entra dans la petite chambre des enfants. Ce n'était encore que le petit matin, mais les jumeaux avaient l'habitude de se réveiller très tôt. Prenant l'un puis l'autre Leanna les emmena dans le salon, les mit dans leur parc et alla leur préparer leur biberon. Après un pouponnage bien mérité, les deux enfants furent apaiser et Leanna put profiter d'un moment de répit. Laissant Maxyne & Stefan à leur sommeil matinal, Leanna déjeuna rapidement et alla prendre une douche. Propre et fraiche comme la brise matinale, elle put s'habiller d'un short blanc et d'une longue chemise marron. Elle se coiffa, se maquilla légèrement et mit ses bijoux les moins fragiles quand Maxyne se réveilla et mena son frère dans la symphonie. Regardant sa montre, Leanna-Lux vit qu'il n'était que huit heures trente du matin, donc elle décida d'aller faire un petit tour pour promener les enfants. (...)

Assis dans leur double poussette, Maxyne et Stefan observaient partout les environs, pointant du doigt de temps en temps l'horizon. Leanna se rendit à la marina pour prendre un ferry pour l'île Isabela, quand elle fut à bord, elle se laissa aller au gré du vent jusqu'à sa destination finale, la plage la plus réputée des Galapagos ... Lunettes de soleil sur le nez, la main de Maxyne dans une main, celle de Stefan dans l'autre, Leanna marcha lentement, pieds nus, au bord de l'eau. Les enfants marchaient d'un pas assuré pataugeant dans l'eau. Les deux jeunes gens avaient été habitués à vivre au bord de la mer et ils adoraient ça. Leanna en profitait également un maximum, trouvant le repos et la sérénité nécessaire dans une promenade matinale sur la plage. Observant les alentours, cherchant impassiblement des personnes à qui faire la conversation, Leanna aperçut une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Une jeune femme se trouvait face à la mère, ses cheveux chocolat volaient au vent tel un tourbillon sans fin. Hypnotisée par les vagues, elle semblait ne pas avoir aperçu Leanna, c'est pourquoi cette dernière avançant au rythme de ses enfants, alla en direction de la jeune femme et quand elle ne fut plus qu'à quelques mètres, elle put enfin s'écrier.

Leanna-Lux ★ Hey Scarlett, belle muse et princesse de la mer ! Mais également ma sœur chérie ! Qu'est-ce que tu fais là aussi tôt !?

J’enlaçais mon corps pour la première fois depuis longtemps je me sentais totalement heureuse. J’avais enfin la sensation que tout irait bien et que les choses finiraient bien. J’avais passé vingt quatre ans de ma vie à me battre pour une cause perdu, à espérait un changement de l’espèce humaine et à croire qu’au fond de chaque personne se cache quelques choses de bon. J’avais cru en mon père, en celui qui m’avait donné la vie à sa manière, j’avais cru que quelques choses pouvait changer, que l’homme que j’avais aimé à une époque était une personne de bon sens, capable d’aimer et de protéger ces enfants contre tout. Mais mon père était l’homme le plus détestable, le plus cruel et le plus froid du monde, à une époque parait il ou il était bon, droit et gentil mais depuis notre naissance à Parker et moi tout avait changé, il c’était comporté comme un tirant. Je l’avais compris le jour ou il avait levée la main sur moi alors que je n’avais que cinq ans, autrement dit je n’étais qu’une enfant. J’avais compris si vite que c’était un monstre pas celui que l’on voyait dans les BD du style de Spider man mais un homme si froid, ni briser qu’il frapperait ces propres enfants pendant des années. Tout avait commencé à 5 ans, et à fini il y a quelques mois. J’aurais pu partir à ma majorité, m’enfuir très loin de San Francisco et de cette maison, mais jamais je n’aurais abandonné Leanna, Lullaby et Lorelai même Parker d’ailleurs. Désormais il était tant que tout cela finissent, je ne pouvais plus voir la peur sur le visage de mes deux petites sœurs, les sentir effrayé dès qu’il passait le seuil de la porte.

Ce matin cet enfer était un souvenir, quelques choses de passait qui ne reviendrait pas. Nous avions décidé de fuir pour le bonheur des jumelles et le notre. En me levant ce matin, je sentais le calme de la maison, la douceur du soleil et le son du vent. Je passais dans la chambre des filles, elles étaient si calme, si douce, heureuse c’était le mot du moins je l’espérais. L’aube se levait à peine, il devait être six heures du matin au grand maximum. J’avais besoin d’air, je marchais le long du sentier qui conduisait à la plage. C’était vraiment magnifique, je n’aurais jamais pu voir quelques choses de plus beau. Vêtu d’un jeans et d’un débardeur de couleur blanche, je laissais le vent décoiffer mes cheveux blonds. Une nouvelle vie s’offrait à moi, quelques choses de différent qui changeraient à tout jamais ce que j’avais vécu dans le passé. Les cicatrices que j’avais sur les bras et dans le dos n’étaient plus rien, malgré leur immortel présence, plus jamais je n’entendrais le bruit de la ceinture de mon père, le claquement de ces mains sur ma peau, je ne sentirais plus l’odeur du sang coulaient le long de mes bras et je ne verrais plus mon frère, s’interposait devant moi, cherchant absolument à me défendre. Je savais que malgré son silence il souffrait.

La plage était vraiment calme aujourd'hui, je respirais l'air marin. Je fixais l'horizon je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Ôtant mes chaussures je marchais sur le sable chaud et je ne pouvais que sourire à cette sensation. Une voix attira mon attention et en me tournant je souris découvrant ma belle petite sœur avançant vers elle je la pris dans mes bras une fois à sa hauteur " Bonjour Len' figure toi que je profite du calme et je respire le bonheur .. .Comment va tu ? " j'avais toujours peur qu'il lui arrive quelques choses, elle représenter tant de chose et je ne savais pas ce que j'aurais pu faire si il lui était arriver quelques choses " Coucou mes trésors " je déposais doucement ma main sur ces deux petits anges, si parfait et si innocent. Je lui souris lui demandant du regard si je pouvais les prendre dans mes bras, au moins un des deux.

Quand on a passé sa vie à se faire protéger et à protéger les autres, la sensation de liberté est accrue. A chaque instant, on peut se sentir libre ; libre de faire ce geste, libre de dire ces mots, libre de marcher, de pleurer, de rire ou de crier, libre d'aimer, de détester, s'apprécier, de dévorer ... La liberté n'est pas une chose que l'on apprend, on l'a en soi toute sa vie, mais elle n'est révélée au grand jour que très tard dans une vie, dans certains des cas.

J'étais dans ce cas. Moi Jules Leanna-Lux Tanner, j'ai vécu dans la misère toute ma vie, j'ai souffert de la violence de mon père. J'ai souffert physiquement de ses coups, mais j'ai aussi souffert moralement de savoir qu'il était tellement tourmenté qu'il n'avait pas d'autre moyen d'expulsion que sa colère et sa rage. J'ai espéré tant d'années que ces malheurs se finissent, que tout redevienne normal, mais c'étaient des espoirs vains, il restera sûrement éternellement celui qu'il est aujourd'hui ; j'espère seulement qu'il réussira à nous pardonner de l'avoir abandonné. Maintenant j'étais libre, heureuse, passionnée et j'aimais, j'aimais mes frères et sœurs, j'aimais mon mari et surtout mes deux enfants.

Je me sentais si bien sous les flots du vent. La mer était douce, calme, elle apportait comme une sensation de sérénité. On pouvait avoir l'impression qu'elle allait m'étreindre de ses vagues. Plus euphorique que jamais, personne ne pouvait gâcher ce moment. Scarlett, ma sœur, semblait sereine elle-aussi depuis quelques temps. Nous avions enfin trouvé notre rythme. En voyant son visage aujourd'hui, je remarquai qu'elle était très pensive, mais la connaissant bien, je savais qu'elle cachait ses sentiments. Avançant tout doucement vers elle, Maxyne & Stefan (j'ai changé parce que je viens de m'apercevoir du stéréotype Katherine & Stefan dans Vampire Diaries) souriaient déjà en apercevant Scarlett. Maxyne voulut lâcher ma main mais elle retomba sur ses fesses sur le sable fin. Je souris en répondant à ma sœur.

Leanna-Lux ★ Je vais bien merci !
Maxyne ★ Tatatatatatatatata !

Maxyne agitait les bras et avait rejoint Scarlett à quatre pattes. Elle tirait maintenant le pantalon de sa marraine tout en l'appelant. Stefan lui restait tranquille, je le pris donc dans mes bras et repris la parole.

Leanna-Lux ★ Il me semble que Maxyne veut que tu la portes de toute façon, alors bien sûr que tu peux la prendre. Alors, qu'est-ce que tu me racontes ? L'air marin te fait du bien ?

Je souriais de plaisir. Stefan tirait sur mon collier. J'observais le visage de ma sœur attendant sa réponse.

Je crois que je n’aurais pas pu trouver meilleur endroit que cette plage. Tout était si calme, si reposant, c’était presque un semblant de paradis. J’aurais pu rester assise la des heures à regarder les vagues, le mouvement du vent sur elle et leur côté magique. Je ne regrettais en rien San Francisco, malgré que ce soit une ville fantastique, elle avait un coté pimenté mais j’avais l’impression de ne jamais avoir profité de cette ville, c’était un enfer au fond. Je vivais dans l’une des plus belles villes du monde, elle était grandiose, douce, lumineuse et tout ce qui fallait. J’aurais pu être heureuse, vraiment heureuse si je n’avais pas des parents, enfin un père comme celui-là. Ma mère, aurait pu être une femme formidable, mais elle avait simplement fui, comme j’aurais peut-être dut le faire. Un soir, je rentrais et elle n’était plus là, j’étais désormais seule avec mes quatre frère et sœur à devoir les protégés d’un père fou. Je me rappelle encore du jour, ou la femme blonde qu’il voyait de temps à autre, j’oubliais toujours son nom et je m’en fichais, elle était blonde dans mon souvenir, plutôt joli mais je n’avais jamais vu de l’intérêt à cette fille. Je ne l’aimais pas et elle ne m’aimait pas non plus. Elle m’appeler toujours Sca ce qui me faisait pensée au Roi Lion. Un jour, elle partit comme toutes les autres, laissant deux fillettes avec nous.

Je posais mes yeux sur ma petite sœur, un sentiment de fierté m’envahi en la voyant avec ces petites filles, je crois que j’avais fondé beaucoup d’espoir en elle, Parker me protégé et je la protégée. Je n’avais aucune hésitation à prendre un coup à sa place, elle était comme ma fille et je l’aurais défendu contre vent et montagne. Le vent frais nous bercé et je pouvais apercevoir mon petit ange près de moi. Immédiatement je me penchais en la prenant dans les bras « Bonjour mon rayon de soleil » bon dieu ce qu’elle lui ressemblait, je la berça tendrement en déposant mes lèvres sur son petit front d’enfant. Mon regard se déposa dans les yeux de Leanna et je souris « Elle est exactement comme toi à ton âge, si jolie … Comme un ange » je revoyais encore la première fois que j’avais tendus Leanna dans mes bras, si jolie si angélique, j’avais directement su que nous serions très proches elle et moi. Elle souriait et rien ne semblait plus important à cette heure ci. Alors que l’air marin me soufflait dans le dos et que Callie déposa sa petite tête brune contre moi je souris « Je me sens bien, pour la première fois depuis longtemps je me sens bien et je n’ai plus peur » il n’y a que à Leanna que je pouvais dire ça, je m’interdisais d’avoir peur devant nos petites jumelles et de sembler faible devant Parker alors que lui était le plus courageux d’entre nous.

Pendant une seconde je pensais à Lukas, son mari. Sans ne lui avoir jamais dit je lui devais beaucoup de chose, il avait redonné l’espoir à Leanna et il lui avait offerte une vie parfaite avec deux petits anges « Comment va Lukas ? Il s’habitue à l’air marin ? » c’était un garçon en or comme j’aimerais avoir un jour mais je n’étais pas dupe il n’y avait pas des Lukas à tous les coins de rues. Je resserrais doucement l’étreinte avec Callie « Je me disais qu’on pourrait diner tous ensemble Dimanche ? Lore’ m’a avoué que ça lui manqué et qu’elle avait envie d’un vrai diner en famille et je dois dire que l’idée me plait » j’imaginais la scène et pour une fois elle semblait parfaite.

Entre Scarlett et moi ça a toujours été une complicité sans précédent. Dès que j'ai vu le jour, même en ne sachant encore rien de la vie, quelque chose au plus profond de moi-même avait tissé des liens très forts avec ma grande sœur. C'étaient des liens que j'aurais dû tisser tout au long de ma vie avec ma mère, mais lorsqu'elle a disparu sans laisser de mot, je n'ai pu me reposer que sur l'amour de Scarlett qui m'apportait une réelle présence maternelle. Toutes les souffrances les plus douloureuses, toutes les blessures les plus profondes ne devenaient plus que de minuscules piqûres d'insectes avec elle. J'étais entièrement en sécurité avec elle, et je savais que ce serait éternellement comme ça ... Je lui accordais toute ma confiance.

Cela faisait maintenant plus de dix mois que l'on résidait aux îles Galapagos, et j'étais étonnée de ne pas encore en connaître tous les recoins. Les environs étaient si vastes que je n'avais pas l'occasion de tout visiter. Malgré tout, la plage était l'un de mes endroits favoris. Avant même la naissance de Callie et Stefan, j'adorais venir ici, au gré du vent -avec quelques nausées qui plus est- pour me détendre au bord de l'eau, me rassurer, me dire que ma vie allait enfin être telle que j'en avais toujours rêvé. Puis après la naissance de mes deux petits bouts, j'ai décidé de les emmener régulièrement, le matin, sur le sable doux, pour qu'ils savourent la vie, telle que je n'ai jamais pu la savourer chez moi à San Francisco quand j'étais encore jeune. Je voulais d'une vie parfaite pour elle, et ma première initiative était de ne jamais devenir comme mon père. Dans tous les cas, aujourd'hui, j'avais décidé de venir à la plage parce que ça faisait plus de deux semaines que nous n'étions pas venus et j'aimais profiter de la douceur matinale, lorsque tout le monde faisait encore la grasse matinée ...

Regardant Callie dans les bras de Scarlett et Stefan dans les miens, je ne pus m'empêcher de ressentir une petite émotion intérieure. J'étais heureuse, satisfaite et euphorique d'avoir eu de si beaux enfants et de vivre avec des frères et des sœurs qui m'ont toujours soutenue. Quand Scarlett me dit que Callie me ressemblait énormément quand j'étais petite, j'eus comme un flash-back, une image envahie ma tête, c'était une photo de ma mère me portant dans ses bras. Elle me manquait tellement, pourquoi était-elle partie ? Je sentis une larme couler au coin de mes yeux ; d'un geste monotone, je les essuyais et ravalais ma rancœur. Remuant légèrement la tête, je repris mes esprits et écoutai ma sœur tout en regardant l'océan qui s'étendait devant moi.

Leanna-Lux ★ Lukas va bien. Il doit travailler pas mal en ce moment, il est tout le temps occupé pendant la journée, mais on profite toujours de la soirée pour passer des moments privilégiés tous les quatre ensemble (...) Je dois avouer que je suis d'accord avec Lorelai, ça me manque aussi ces repas de famille, j'aimerai beaucoup qu'on en fasse un ... Dimanche me semble être un bon jour.

Puis l'image de ma mère et moi revenant à nouveau dans ma mémoire, je ne pus m'empêcher de me questionner à nouveau. Pourquoi nous avait-elle quitté ? Elle savait trop bien à quel point nous souffrions avec papa ? S'est-elle dit qu'il arrêterait de nous battre quand elle serait partie ? J'avais tellement de question, je me souviens avoir lu dans son journal qu'elle souffrait mais qu'elle nous protégerait toujours ... Qu'est-ce qui lui a fait changé d'avis ? J'étais pensive et Scarlett avait dû le remarquer, du coup je décidai que le mieux était d'en parler avec ma sœur, elle me comprendrait.

Leanna-Lux ★ Hey Scarlett ! Tu penses que maman pense encore à nous ?

Je ne savais pas comment tourner ma requête, mais je savais que le mieux était de commencer comme cela. Je finis donc par m'asseoir sur le sable, portée par le poids de l'émotion. Je posai Stefan entre mes deux jambes et il ne bougea plus, regardant l'horizon à son tour.