parce que toi et moi, c'est pour la vie ★ h. juliet blackwood

“ parce que toi et moi, c'est pour la vie „

avec ma meilleure amie h. juliet blackwood

L'amitié est une chose qui peut se créer en quelques secondes mais que peut se briser en à peine un centième de seconde. L'amitié est une chose que l'on construit à deux ou à plusieurs, que l'on cherche à innover, à renforcer, à sauvegarder ... Quant à moi, j'ai pris beaucoup de temps avant de me faire une véritable amie. A l'école, j'étais considérée comme une marginale qui n'avait rien à faire ici, j'étais incomprise et tout le monde me fuyait, sauf s'ils avaient besoin de moi pour des devoirs ou des interrogations. J'étais à la fois la fille intelligente qu'ils appréciaient pour son travail, et le bouc émissaire qui était mise à l'écart à toutes les occasions. Heureusement, j'ai trouvé en Juliet une amitié sans précédent. Je ne me souviens plus très bien à travers quel site nous nous sommes trouvés, mais je me rappelle qu'un lien de complicité s'est très vite crée entre nous. Nous nous sommes immédiatement comprises. Nous avions chacune nos problèmes mais cette amitié virtuelle était un moyen pour nous de nous libérer du poids des jours. Je ne saurais jamais comment la remercier de toujours avoir été là pour moi dans les moments les plus durs de ma vie. Il nous arrivait aussi de vouloir parler de tout autre chose. Nous partagions un certain talent pour la musique et nous envoyions des enregistrements de temps en temps. C'étaient des heures et des heures de discussion, une passion et une relation parfaite. C'étaient des relations comme celle-ci que je qualifierai d'amitié.

Notre amitié s'est construite avec le temps, et elle était très vite devenue ma meilleure amie, même si je ne connaissais pas vraiment la définition de ce mot. Mais nous étions toujours au même pallier, ce pallier que l'on appellerait, amitié à distance. Il nous manquait le contact et tout ce qui allait avec ... C'est pourquoi, quand j'ai appris que Juliet avait décidé de rejoindre aussi les îles Galapagos pour fuir ses problèmes, j'ai complètement sauté de joie sans que personne ne le comprenne vraiment. Aujourd'hui, nous vivons l'une à côté de l'autre et je compte bien profiter de la situation pour passer un maximum de temps avec elle. J'espère qu'elle ne va pas développer une allergie contre moi, parce que je peux être très possessive des fois ...

Ce matin, en me levant, Lukas dormait encore et je ne voulais pas le réveiller. Regardant mon réveil, je vis qu'il était sept heures du matin et je m'étonnais de ne pas encore avoir entendu Callie et Stefan pleurer. M'asseyant calmement sur mon lit, je me frottai les yeux et avec le plus d'enthousiasme possible, je trainais des pieds jusqu'à la chambre des deux petits bouts. Ouvrant délicatement la porte, je laissai passer quelques rayons de lumière à l'intérieur de la pièce ... Ils ne bougeaient pas, ils respiraient très lentement et dormaient paisiblement. Je restai plusieurs instants, adossée à la porte, les regardant dormir, rêveuse et attendrie. Puis je sortis les laissant tranquille. J'allais prendre mon petit déjeuner : tartine à la gelée de mûre et thé à la framboise. Une fois rassasiée, je montais vite à la salle de bain, passant devant la chambre des enfants pour voir s'ils dormaient encore, Callie s'était réveillée mais elle jouait calmement avec son ours en peluche, Stefan commençait à s'éveiller mais ses petits poings étaient encore fermés au dessus de ses yeux. Lukas arriva derrière moi, m'embrassant dans le coup. Je lui demandai alors de surveiller les enfants le temps que je prenne une douche. Il acquiesça et je me dépêchai. Me rendant rapidement sous la douche, je mis l'eau en marche, passai du savon sur mon corps et du shampoing dans mes cheveux. J'étais déjà sortie avant que l'on ait pu dire "ouf". Je montais mes cheveux en un léger chignon après les avoir essuyé du mieux que je le pouvais. J'attrapai un short en jean et un débardeur blanc sur lequel je revêtis une chemise à carreaux bleus. Très vite, je me fis un trait de crayon à chaque œil et je descendis rejoindre Lukas.

Callie et Stefan avaient fini leur biberon, j'allais donc les changer et les habiller : Callie, d'une petite robe bleue claire et Stefan d'une salopette verte. Je les posai dans leur parc le temps de me sécher les cheveux et de mettre quelques bijoux. Je mis également mes escarpins noirs et j'allais les récupérer. Mon sac sur une épaule, mes clefs dans une main et mes lunettes dans l'autre, j'annonçai à Lukas que j'allais poser Callie chez Scarlett et que j'irai ensuite chez Juliet. Il acquiesça, m'annonçant lui-même qu'il travaillerait sûrement tard ce soir. Je lui fis donc un baiser et portant mes enfants à chaque bras je partis de la maison par la grande porte. En arrivant chez ma sœur, Scarlett était dans le jardin, je n'eus donc qu'à lui donner Callie qui ne manquait pas d'exprimer sa bonne humeur avec quelques petites instructions :

Leanna-Lux ★ Je reviendrais chercher Callie dans l'après-midi. Voici son sac avec son repas de midi et son gouter. Son doudou est à l'intérieur et sa tétine aussi. Tout ira bien ? Aller j'y vais !

Repartant dans l'autre direction, je me dirigeais vers la maison des Blackwood. Une fois sur le pallier, je pressais la sonnette et attendis que l'on m'ouvre avec Stefan dans les mains.

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« Lionel… Lionel, ton réveil sonne… »

Je n’étais pas une lève-tôt, c’était bien connu. J’aurais voulu que Lionel, mon mari, éteigne son réveil. Après tout, c’était lui qui l’avait configuré, lui qui devait se lever maintenant. Je lui donnai un très léger coup de coude pour le lui faire comprendre. Peine perdue. Pourtant, il savait que ça m’irritait au plus haut point de devoir me lever plus tôt que prévu… Mais la sonnerie du réveil était trop agaçante. Je poussai un grand soupir et étendis la main pour chercher ce fichu réveil. Après quelques secondes, je finis par le trouver et abattis brutalement ma main pour l’éteindre. Ouf. Un peu de silence, enfin. Lionel bougea légèrement. Visiblement, il ne mourait pas non plus d’envie de se lever maintenant. Pourtant, nous n’avions rien fait de spécial hier soir. Parfois, nous sortions, parfois, nous allions chez mes frères… Mais hier soir, nous étions restés à la maison pour passer une soirée tranquille ensemble. Un bon film, un plateau-télé, des câlins… Bref, plus banal, tu meurs.
Je n’arrivais pas à me rendormir, c’était peine perdue. Et puis, si Lionel ne se levait pas, il faudrait bien que je le réveille. Il m’avait dit ce qu’il devait faire aujourd’hui, mais j’avais oublié… Je savais juste qu’il devait se rendre à Santa Cruz avec mon grand frère, Michael. Ils allaient probablement y passer la journée. C’était l’île administrative, donc ça ne pouvait pas être très passionnant. Je préférais largement San Cristobal, l’île très animée, avec son grand centre commercial… J’y allais assez régulièrement avec Leanna, ma meilleure amie, ou encore avec mon petit frère Teddy, quand je voulais qu’il change de fringues.

Je finis par ouvrir les yeux. Je m’étirai, me frottai les yeux et bâillai longuement. Je repoussai mes couvertures et restai un moment assise. Je m’emparai de mon portable pour regarder l’heure : il était sept heures passées. J’avais reçu un message de Teddy, mon petit frère. Il me demandait si je ne pouvais pas passer le voir ce soir, il avait envie de me voir. Je répondis par l’affirmative. Teddy et moi entretenions une relation fusionnelle. Quand ma mère nous avait quittés pour aller vivre à Londres avec un autre homme que papa, mon petit frère avait seulement onze ans. J’étais la seule figure féminine qu’il lui restait, et parfois, il semblait craindre que mon mari ne me prenne trop de temps et ne m’éloigne de lui. Je m’efforçais toujours de concilier les deux, d’être présente pour mon petit frère, mais aussi de jouer mon rôle d’épouse. Ce n’était pas facile, mais au moins, mon grand frère Michael était plus conciliant.

Je finis par reposer mon portable avant de me tourner vers Lionel. Il dormait encore paisiblement, tourné vers moi. L’observer quelques secondes me remplit d’une certaine tendresse. Quelle marmotte, celui-là. Je n’avais pas envie de le réveiller, et je l’aurais volontiers laissé dormir s’il ne m’avait pas prévenue qu’il avait quelque chose à faire. Alors j’eus un soupir désolé avant de me pencher vers lui. Je lui caressai la joue un instant, avant de déposer un baiser sur son front et de passer ma main dans ses cheveux. Il bougea légèrement, et poussa un grognement.

« Chéri, réveille-toi, tu dois aller à Santa Cruz avec Mike, tu t’en souviens ? »

Je décidai de laisser mon mari se réveiller tranquillement, et me dirigeai vers la salle de bain. J’étais encore en nuisette. Je me déshabillai, entrai dans la douche avant de laisser l’eau couler sur mon corps. J’appréciais cette sensation. Puis je sortis de la douche, attrapai une serviette, et enfilai un jean passe-partout et le premier T-shirt que je trouvais : il appartenait à Lionel. Je n’avais pas l’intention de sortir. Je me rendis dans la cuisine, fis du café et avalai rapidement quelques tartines à la confiture de myrtille. J’entendais le bruit de la douche, Lionel était donc en train de se préparer. Il allait être en retard, et il n’allait certainement pas prendre son petit-déjeuner. Je lui préparai alors un thermos de café. Je reçus un appel de mon frère aîné, Michael, et lui assurai que Lionel allait bientôt arriver. Peu de temps après, j’entendis la sonnette de la porte d’entrée. Surprise, je me dirigeai vers l’entrée. Je n’attendais personne, et surtout pas mes frères. J’eus un grand sourire en découvrant ma meilleure amie, Leanna-Lux, et son fils, Stefan.

« Leanna ! Quelle bonne surprise ! Entre, entre… Tu veux quelque chose à boire ? »

Je lui claquai une bise et embrassai Stefan sur le front, avant de m’effacer pour laisser ma meilleure amie entrer. Je fermai la porte derrière moi, et les conduisis dans le living-room.

« Lionel est encore là, mais il ne va pas tarder à partir… Que me vaut l’honneur de ta visite ? »

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